Santé
Par Jacinthe Laforest 
En temps normal, Louis Arsenault porte des lunettes, beaucoup moins fortes depuis ses chirurgies. Il a accepté de les enlever pour la photo. (Photo : J.L.)

Louis Arsenault de Saint-Timothée dans la région Évangéline a remercié le bon Dieu plus d’une fois, pour sa vision améliorée, qu’il a obtenue grâce à une greffe de cornées, la vitre de l’œil.  Cela a été possible seulement grâce au don d’organes et de tissus. 

Louis Arsenault ne savait pas vraiment qu’il ne voyait pas bien.  Ce n’est qu’à la fin de l’été 2021 que, référé à un spécialiste à Halifax par son optométriste, il s’est retrouvé sur une liste pour une opération des cataractes, ainsi que pour une greffe de cornées. 

«Avant cela, j’avais conduit les autobus scolaires pendant 10 ans, mais je pense qu’en 2021, ça avait empiré.  J’ai arrêté de conduire les autobus et j’ai attendu qu’on m’appelle pour mon opération», raconte Louis Arsenault. 

Il y avait deux soucis avec ses yeux.  Les cataractes étaient un des soucis.  L’autre était que ses cornées n’étaient pas claires.  «Mes vitres étaient sales», dit-il avec humour. 

Avec les spécialistes d’Halifax, il a été convenu que le mieux serait de faire un œil à la fois, et de faire l’opération des cataractes en même temps qu’on ferait la greffe de la cornée.  Cela impliquait qu’une personne ayant signé ses intentions de donner ses organes et ses tissus décède. 

«Ils avaient mesuré mes yeux, la courbure, les diamètres, et il fallait que les cornées soient de la même dimension, pour que ça prenne.  J’ai reçu mon appel pour l’œil droit, qui était le pire, et j’ai été opéré le 9 décembre 2021.  Ça s’est bien passé.  J’étais éveillé, mais on m’avait donné des calmants.  Je pense que ça a pris une demi-heure.»

La convalescence n’est pas plaisante.  «C’était presque un travail à temps plein pour moi et pour mon épouse Bernice.  Elle avait deux sortes d’alarmes.  Une pour les gouttes et l’autre pour que je me retourne.  Je devais changer de position toutes les 20 minutes.  C’était tannant, mais au bout de quelques semaines, je voyais vraiment la différence.  C’est vraiment là que j’ai compris que je ne voyais vraiment pas bien.»

La chirurgie pour l’œil gauche a été faite en février 2023 et encore une fois, tout s’est bien passé pour l’opération.  «C’était l’hiver et la météo annonçait de la neige.  On a décidé de partir une journée d’avance, au cas où», raconte Bernice Arsenault.  Ce geste de prévoyance a été salutaire, car une véritable tempête s’était abattue sur Halifax.  «Au moins, on était sur place», dit Bernice, qui se souvient encore d’avoir dû pelleter pendant quelques heures pour dégager leur auto du stationnement de l’hôtel où ils étaient.  «On aurait pu prendre un taxi en temps normal, mais les rues étaient tellement encombrées que les services de taxi ne marchaient pas», rappelle-t-elle.  Louis, pour sa part, devait éviter toute forme de risques qui aurait pu compromettre sa chirurgie.  Donc, pas de pelletage pour lui. 

Encore une fois, au bout de sa convalescence, il a été émerveillé de sa vision renouvelée sur les choses qui l’entourent.  «Je vois les poussières sur le plancher.  Bernice me dit toujours combien je suis chanceux de pouvoir la voir», dit-il avec un sourire. 

Même avant de savoir qu’il aurait besoin de nouvelles cornées, Louis Arsenault, ainsi que son épouse, avaient rempli les formulaires de dons d’organes et de tissus.  «Maintenant je sais à quel point c’est important de faire ce geste et de remplir les formulaires.  Je ne sais rien des gens qui m’ont donné leurs cornées.  Mais je les remercie, et plus d’une fois depuis ça, j’ai remercié le bon Dieu pour ma chance.  Je peux voir Bernice et maintenant, je peux lire La Voix acadienne», dit Louis Arsenault. 

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