Santé
Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Karolina Grabowska, Pexels

Chaque hiver, les virus respiratoires font leur retour.  Rhumes, grippes, angines, les nez coulent ou sont bouchés, les gorges grattent et brûlent.  Mais comment prenons-nous froid?  Une étude américaine vient de démontrer que les températures froides stoppent la libération dans notre nez de petites billes surprenantes aux pouvoirs anti-infectieux.

«Tu vas attraper froid!» Pendant longtemps, les médecins ont méprisé cet adage populaire.  Ils estimaient qu’on ne pouvait pas contracter de maladies respiratoires à cause du froid.  Les températures hivernales ne pouvaient pas être la cause directe des rhumes, grippes, angines ou otites qui sont pourtant plus fréquentes à la mauvaise saison.

Une étude américaine vient de prouver le contraire.  Cette croyance populaire est en réalité loin d’être complètement fausse.  Les auteurs révèlent que lorsque notre nez respire un air glacé, ce froid neutralise une des premières lignes de défense de notre organisme face à une attaque virale.  Affaiblies, elles laissent le champ libre au virus, qui envahit nos voies respiratoires. 

Jusqu’alors, deux raisons étaient avancées pour expliquer la multiplication des maladies respiratoires en hiver.  Pendant la saison froide, nous vivons davantage à l’intérieur, dans des milieux clos dont l’air est contaminé, ce qui favorise les infections.  Autre explication, les virus responsables des maladies respiratoires résisteraient mieux à la froidure, d’où leurs attaques répétées à la saison froide.

Défenses affaiblies par le froid 

Le mécanisme découvert par les chercheurs américains s’ajoute à ces deux explications.  Il faut savoir que lorsque notre nez est envahi par des microbes ou des virus, un régiment étrange intervient en urgence.  Il s’agit de microscopiques soldats tout ronds, appelés vésicules extracellulaires, qui servent de défenses immunitaires. 

Quand nous inhalons des bactéries ou des virus, les cellules de notre nez les détectent.  C’est le signal d’alarme.  Le nez déclenche la libération de milliards de petits sacs remplis de liquide – les fameuses vésicules extracellulaires – qui cernent et attaquent les bactéries ou les virus.

Et le froid dans toute cette histoire?  Les scientifiques ont soumis des volontaires en bonne santé à de l’air à température ambiante, puis à 4,4 °C durant quinze minutes.  Résultat, la température àl’intérieur du nez a chuté d’environ 5 °C.  Ensuite, ils ont appliqué cette chute de température à des échantillons de tissu nasal qu’ils avaient prélevés.

Résultat, le froid affaiblissait les processus de défense.  La quantité de vésicules sécrétées par les cellules nasales a diminué de près de 42 %, et les vésicules étaient altérées.  Autrement dit, nos défenses immunitaires innées sont moins efficaces quand il fait froid.  Ces découvertes ouvriront-elles la voie à des traitements pour combattre les rhumes et autres affections hivernales qui peuvent gâcher le quotidien?  Le chemin est encore long.

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