Le 4 avril 2018
Depuis plusieurs mois, l’Association de la presse francophone (APF) tire la sonnette d’alarme sur la situation critique de ses journaux membres.
«C’est un signe encourageant de voir que les médias communautaires se retrouvent dans le plan d’action. Mais nous jugeons que ce n’est malheureusement pas suffisant», indique le président de l’APF, Francis Sonier.
«Le Fonds d’appuistratégique aux médias communautaires de 10 millions de dollars sur cinq ans pour financer des projets et les 4,5 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans pour créer des stages ne répondent pas aux besoins immédiats des journaux . On parle de projets, mais comment faire des projets quand on a des défis opérationnels? On vit au jour le jour, on ne se projette pas! », renchérit Francis Sonier dans un entretien avec TFO.
Parmi les journaux francophones au Canada, il y en qui n’ont que quelques employés et d’autres qui doivent licencier plusieurs personnes.
«Ça prend une aide d’urgence dans les opérations d’ici trois mois. Il y a des journaux qui risquent de fermer ainsi que des radios communautaires», insiste le président de l’APF dans un entretien avec La Voix acadienne.
Quelque temps avant le dévoilement du Plan d’action, l’APF et ses partenaires l’Alliance des radios communautaires du Canda (ARC du Canada) et le Quebec Community Newspaper Association, ont exprimé devant le Comité permanent des langues officielles, le besoin d’obtenir un fond d’urgence de deux millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats.
Le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de langues officielles, Alupa Clarke, a souligné le fait que les médias communautaires jouent un rôle central dans la vie des petites communautés.
«Encore plus important dans les communautés de langues officielles en situation minoritaires, où ils sont un outil important à la vitalité de la langue et le sentiment d’appartenance. Sans ces médias, la survie même de ces communautés est en péril». a fustigé Alupa Clarke dans un entretien public.
«Les journaux ont beaucoup perdu dans les dernières années notamment en revenus publicitaires du fédéral. Ça prendra beaucoup plus que ce qui est annoncé dans le nouveau plan sur les langues officielles pour nous en sortir. On doit rester très créatif dans nos projets si l’on veut survivre», souligne la directrice de La Voix acadienne, à l’Île-du-Prince-Édouard, Marcia Enman.
Francis Sonier, directeur général de l’Acadie Nouvelle au Nouveau-Brunsick et président de l’Association de la presse francophone. (Photo : Gracieuseté)