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22 novembre 2022 Par Jacinthe Laforest 
Nicholas Faubert est le nouveau directeur du Secrétariat aux Affaires acadiennes et francophones.  Encore très peu connu dans la collectivité, il a profité de sa récente participation à l’assemblée générale annuelle de la SAF’Île pour créer des liens.  (Photo : J.L.)

Alors que 2023 marquera le 10e anniversaire de la promulgation, par le gouvernement libéral de Robert Ghiz, de la Loi sur les services en français de l’Île-du-Prince-Édouard, le Secrétariat aux Affaires acadiennes et francophones, depuis peu dirigé par Nicholas Faubert, poursuit son travail.  Une première stratégie en immigration francophone pourrait être dévoilée d’ici quelques mois.  

Franco-Ontarien d’origine, Nicholas Faubert habite à l’Île-du-Prince-Édouard depuis plus d’un an.  Pendant que sa conjointe effectue sa résidence de deux ans en médecine, il a d’abord poursuivi son contrat avec l’Université d’Ottawa, puis a obtenu le poste à la direction du Secrétariat en septembre dernier.  

Il a ainsi rejoint les deux analystes, Juanita Lewis et Jean-Sébastien Morin, entrés en fonction il y a environ six mois.  D’ici quelques semaines, un poste d’agent de projet devrait être affiché et pourvu, pour compléter l’équipe et lui donner un peu de stabilité. 

«Le roulement de personnel et la pandémie nous ont retardés.  D’ici quelques semaines, nous allons présenter le rapport annuel de 2020-2021.  En même temps que nous travaillons sur ce rapport, nous travaillons aussi sur celui de 2021-2022, qui devrait paraître un peu plus tard.  J’ai confiance que d’ici un an, nous aurons rattrapé notre retard et rentrerons à nouveau dans notre calendrier annuel régulier», dit Nicholas Faubert.

Le nouveau directeur est bien conscient de la réputation de «lents à l’action» qu’ont les gouvernements, et pas seulement celui de l’Île.  «Tous les gouvernements sont des organismes plutôt lents, mais c’est important de ne pas prendre de raccourcis.  On ne peut pas décider de ne pas présenter notre rapport 2020-2021, parce que c’est vieux, pour se rattraper plus vite.  Il faut le faire, d’une part par obligation légale, mais également, parce que ça permet de suivre les progrès d’année en année.»

Par rapport à un certain manque de précision des rapports annuels, Nicholas Faubert est heureux d’ajouter que le rapport 2020-2021 et tous les rapports subséquents contiennent maintenant un tableau d’indicateur.  «Ce tableau présente les accomplissements de tous nos partenaires gouvernementaux et dresse un bon portrait du progrès de l’offre de services et programmes pour l’année en question», dit-il.  

Lien privilégié avec le leadership politique

Le rôle principal du Secrétariat aux Affaires acadiennes et francophones est de servir d’intermédiaire entre la collectivité d’expression française et le gouvernement, au moyen du Comité consultatif de la communauté acadienne et francophone (CCCAF) de l’ÎPÉ.  

Comme nous l’avons vu dans un numéro récent de La Voix acadienne, ce comité est en période de recrutement.  «Présentement, le CCCAF a cinq membres actifs et cela lui permet de fonctionner.  Nous avons reçu des candidatures intéressantes et nous allons recommander trois noms d’ici peu.  La composition du CCCAF est d’un maximum de 10 personnes, mais peut fonctionner avec cinq membres», précise le gestionnaire.  

Pour Nicholas Faubert, qui vient d’une très grande province, la communauté acadienne et francophone de l’Île dispose d’un lien privilégié et d’une proximité peu habituelle avec le leadership politique provincial.  

«C’est le Premier ministre Dennis King qui est le ministre responsable des Affaires acadiennes et francophones.  Ça ne veut pas dire qu’on peut le rencontrer n’importe quand, mais c’est lui qui agit comme le porte-parole des besoins des francophones au sein du gouvernement.  On ne peut pas avoir mieux que cela», assure le directeur. 

Stratégie sur l’immigration francophone à venir

Pour illustrer ses propos, Nicholas Faubert se réfère au rapport compilé récemment par le Secrétariat pour alimenter la prochaine, et première, stratégie provinciale en matière d’immigration francophone.  «Nous avons transmis notre rapport au sous-ministre qui, lui, l’a transmis au premier ministre.  C’est très direct.»

«Au cours des récents mois, le Secrétariat a entrepris un exercice de recherche en immigration francophone.  Dans la phase 1, nous avons fait un balayage de ce qui se fait ailleurs au Canada en matière d’immigration francophone.  Nous avons aussi consulté les partenaires communautaires qui ont pratiquement tous un lien avec le dossier de l’immigration, ne serait-ce qu’en raison des défis des ressources humaines.  Nous avons compilé et organisé toutes ces données précieuses par thématiques et c’est ce rapport que nous avons présenté récemment.  À partir de là, on pourra passer à la phase 2, l’élaboration d’une stratégie en matière d’immigration francophone.»

Progrès lents, mais réels 

La collectivité d’expression française aimerait voir toujours plus de services désignés bilingues et Nicholas Faubert est bien au courant de cela.  Mais il est aussi d’accord avec la stratégie de la province qui consiste à ne désigner les services que lorsqu’elle est prête à les garantir.  «Ça ne serait pas une bonne idée de désigner des services, sans avoir la capacité de les offrir.  Ça ne ferait que décevoir les clients.  Par contre, nous continuons, avec les coordonnateurs de services en français qui sont dans chaque agence et  ministère concerné par la Loi, et en consultant la communauté, à faire connaître les priorités et à augmenter la capacité bilingue de l’appareil gouvernemental de façon stratégique», précise Nicholas Faubert.  

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