Le 7 août 2019
- Par Ericka Muzzo
Ramona Pal-Kovacs (2e à partir de la gauche), David Woodbury (3e à partir de la droite) et quelques autres militants tentent de sensibiliser les passants et les automobilistes à l'urgence d'agir pour contrer les changements climatiques.
Tous les vendredis, à 15 h 30 tapantes, un petit groupe de militants se rassemble devant l’Assemblée législative de l’Î.-P.-É. rue Grafton. Armés de pancartes colorées arborant des slogans comme «Agissons maintenant» et «Il n’y a pas de planète B», ils tentent de sensibiliser la population et le gouvernement à agir plus rapidement pour contrer les changements climatiques.
Ramona Pal-Kovacs a décidé de se joindre au groupe «Extinction Rebellion» de l’Î.-P.-É., qui organise les rassemblements du vendredi, afin de contrer un sentiment grandissant d’impuissance face au réchauffement climatique.
«Ça vient avec une certaine anxiété, et on ne sait pas quoi faire comme individus. Ça n’est plus seulement notre responsabilité de faire les changements, c’est au gouvernement. On est ici pour lui rappeler sa tâche de protéger ses citoyens», explique la militante, arrivée à l’Île en septembre dernier.
Elle donne l’exemple de l’efficace bannissement des sacs de plastique, entré en vigueur au début du mois de juillet à l’Île. «Le gouvernement a juste dû les enlever, tout simplement! Ça n’est pas juste la responsabilité des citoyens, ce sont surtout les industries qui polluent», constate Ramona Pal-Kovacs. Elle souhaiterait voir davantage de mesures similaires mises en place.
L’effet de masse
Le mouvement «Fridays for the Future» a gagné l’Île-du-Prince-Édouard, mais il prend plutôt naissance en Suède.
«Fridays for Future» est un mouvement qui a débuté en août 2018, après que Greta Thunberg, 15 ans, ait siégé devant le parlement suédois tous les jours de classe pendant trois semaines, pour protester contre le manque d’action sur la crise climatique. Elle a posté ce qu’elle faisait sur Instagram et Twitter et c’est vite devenu viral», précise la page de l’événement Facebook.
«On espère que des jeunes, de l’école secondaire par exemple, vont se joindre à nous, et même reprendre le flambeau. On s’est dit qu’on pouvait mettre le mouvement en place, mais l’objectif est que la génération du futur s’implique. Quelques-uns sont venus, mais trop peu malheureusement», explique l’un des instigateurs, David Woodbury.
Il estime que, pour le moment, de telles manifestations sont la meilleure manière de s’impliquer dans la lutte contre les changements climatiques. «Si on avait une masse plus critique de citoyens, on pourrait passer à des tactiques plus ambitieuses. Stopper le trafic, comme le groupe “Extinction Rebellion” le fait au Royaume-Uni», donne-t-il en exemple.
«Ça semble fonctionner pour forcer le gouvernement à reconnaître l’urgence d’agir. Mais ça demande d’avoir une bonne partie de la population de notre bord. D’après certaines études, il nous faudrait au moins 3,5 % de la population pour faire ça», enchaîne David Woodbury.
Les trois demandes du groupe «Extinction Rebellion» sont de dire la vérité sur les changements climatiques, d’agir en conséquence de l’urgence, et de créer une assemblée de citoyens et d’experts scientifiques pour aider le gouvernement à faire les bons choix.
Une grève internationale pour le climat est aussi en train de s’organiser, prévue pour le 27 septembre. «On va essayer d’organiser quelque chose ici, ce sera peut-être le moment où recruter davantage de gens pour le mouvement à l’Île», prévoit Ramona Pal-Kovacs.
D’ici là, les «Fridays for the Future» continueront d’avoir lieu tous les vendredis, de 15 h 30 à 16 h 30. Les derniers vendredis du mois, ils seront suivis d’une balade à vélo dans Charlottetown, encore une fois pour sensibiliser les citoyens.
Chaque dernier vendredi du mois, le groupe se promène à vélo dans les rues de Charlottetown pour accomplir sa mission. La candidate fédérale pour le Parti vert Darcie Lanthier s'est jointe à eux le 26 juillet dernier, en plein coeur de la Fierté à l'Île. (Photos : E.M.)