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26 juin 2018
Le 26 juin 2018

On estime que l’agriculture est responsable d’environ le quart du total des émissions de l’île, puisque les pesticides, le fumier et les animaux rejettent inévitablement des gaz à effet de serre. La Fédération de l’Agriculture de l’Î.-P.-É. s’attend à collaborer avec le Gouvernement de l’Î.-P.-É. sur le plan d’action.

Les gouvernements de l’Île-du-Prince-Édouard et du Canada ont annoncé le 8 juin un investissement conjoint de 47,8 millions de dollars pour assurer la réalisation des objectifs prévus au Plan d’action sur les changements climatiques de la province. 

Ces fonds permettront de mettre sur pied trois programmes offrant des incitatifs aux propriétaires résidentiels, à l’industrie et aux secteurs agricole et forestier pour les encourager à économiser de l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la province. 

À travers un premier programme, le gouvernement accompagnera les propriétaires dans la modernisation de leurs bâtiments en fournissant des rabais sur l’achat de produits écoénergétiques.  Le communiqué du gouvernement cite aussi le remplacement de combustibles et des «changements de procédés» dans le secteur industriel, sans donner plus de détails.

Le deuxième programmevise à mettre sur pied de nouvelles pratiques chez les producteurs agricoles.  Selon le gouvernement provincial, l’agriculture est responsable de 23 % du total des émissions de l’île, puisque les pesticides, le fumier et les animaux rejettent inévitablement des gaz à effet de serre comme le méthane et les oxydes nitreux.

«Des experts du programme et des politiques collaboreront avec la communauté agricole afin d’étudier les pratiques exemplaires et de concevoir des plans d’action pour les cultivateurs dans le but d’accroître les innovations et les systèmes agricoles efficaces», peut-on lire dans le communiqué publié par le gouvernement fédéral.  Les mesures se feront toutefois sur une base volontaire. 

La troisième portion du financement ira au programme d’accroissement de la superficie et de gestion des forêts à des fins de stockage du carbone.  Avec ce programme, des terres agricoles peu productives pourront être transformées en nouvelles forêts.  Le couvert d’arbre de la province peut en effet emprisonner les gaz à effet de serre et contribuer à nettoyer l’air. 

Nouveau plan contre les changements climatiques 

Ces investissements s’inscrivent dans le Plan d’action contre les changements climatiques dévoilé au début du mois de mai.  La province a en effet annoncé une série de mesures pour réduire les émissions de la province et faire face aux principales menaces de l’île : l’érosion côtière, les inondations et les tempêtes. 

Le gouvernement exige, entre autres, que les émissions diminuent à 30 % sous les niveaux de 2005, d’ici l’année 2030.  Les niveaux d’émission se trouvent présentement à 10 % sous les niveaux de 2005, mais cela n’inclurait pas les émissions causées par la production d’électricité de l’Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick, comme le dévoilait CBC en juin. 

D’autres actions liées au volet «adaptation» du plan touchent la conception des infrastructures, l’emplacement des résidences et entreprises, et la gestion des écosystèmes et de l’eau.  Le gouvernement compte aussi investir dans la recherche et l’éducation en matière d’environnement pour sensibiliser la population.

Plan incomplet 

Le plan d’action du gouvernement provincial n’a toujours pas été approuvé par Ottawa et selon plusieurs experts qui se sont prononcés dans les médias, le plan est incomplet, car il ne tient nullement compte de la taxe sur le carbone qui sera exigée par Ottawa dès septembre. 

Un projet de loi canadien en préparation prévoit en effet une taxe sur le carbone dans les provinces qui n’auront pas réglementé pour imposer des mesures fiscales, ce qui inclut l’Île.  Le gouvernement fédéral suggère fortement d’imposer soit une bourse sur le carbone ou une taxe à l’utilisation, par exemple, sur l’essence. 

Le bureau du ministère de l’Environnement a confirmé à La Voix acadienne que les programmes et leurs actions se feraient sur une base volontaire et qu’aucune mesure ne serait obligatoire, ce qui ne remplit vraisemblablement pas les attentes du gouvernement Trudeau. 

Le ministre de l’Environnement Richard Brown a tout de même dit être «sûr que le plan sera accepté et qu’il n’en coûtera rien aux habitants», dans un courriel envoyé à La Voix acadienne et où il ne répond pas à la question principale sur la taxe sur le carbone. 

La Saskatchewan est présentement devant les tribunaux puisqu’elle a contesté cet aspect de la loi fédérale et a présenté un plan dépourvu de mesures fiscales. 

- Par Catherine Paquette 

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