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08 décembre 2015
Le 8 décembre 2015


L’année 2015 marque le 26e anniversaire de la tuerie de Polytechnique.  Pour marquer cette journée de façon significative, Action Femmes s’est alliée au Village des Sources l’Étoile Filante.  Le résultat a été une cérémonie sobre, simple et empreinte de respect.  

L’animatrice de la cérémonie, Darlene Arsenault, a voulu faire comprendre aux participants comment la société avait été privée de 14 personnes productives et aimantes, en ce funeste 6 décembre 1989.  «J’ai fait des recherches et j’ai trouvé un article d’Isabelle Haché qui a été publié en 1999, pour marquer le 10e anniversaire du massacre de la Polytechnique à Montréal.  Elle nous permet de connaître plusieurs de ces jeunes femmes et leurs familles, et j’ai voulu partager quelques-unes de ces histoires avec les gens aujourd’hui.  Et puis, depuis 1989, 10 femmes ont été tuées ici même à l’Île, et nous avons aussi voulu raconter un peu leur histoire», a indiqué Darlene Arsenault.  

Le premier nom sur la liste était Maryse Leclair.  Elle avait 23 ans.  Finissante en métallurgie, elle était en train de faire une présentation devant les autres étudiants lorsque Marc Lépine a fait irruption dans la classe.  Il a tout de suite tiré sur elle.

Son père, le policier Pierre Leclair, qui était présent lors de la tragédie, a été complètement bouleversé.  Il a sombré dans la dépression et a perdu son emploi.  Prostré dans sa chaise berçante, le regard fixe, il surveillait à la fenêtre le retour impossible de sa fille assassinée.  «Toutes ces années, il se berçait en répétant: elle va arriver, elle va arriver...».

Dans cet article paru 10 ans après la tragédie, M. Leclair raconte : «On ne peut pas s’imaginer l’ampleur incroyable que la tragédie a eue sur la population.  Et on n’en connaîtra jamais tous les impacts.  Je suis encore très fier de Maryse, et j’y repense toujours avec plaisir.  C’était une fille fonceuse, qui n’hésitait pas à se lancer dans des domaines généralement réservés aux hommes.  Elle avait même tenté de devenir officière des Forces armées canadiennes, mais avait renoncé après un camp d’été beaucoup trop rigide à son goût!»

Le nom de Maryse Leclair a été jumelé avec Carrie Ellen Crossman de Summerside, décédée elle aussi en 1989, à 27 ans, tuée par son ex-conjoint quelques semaines avant le massacre de Montréal.  Son ex-conjoint est rentré sur son lieu de travail et l’a fusillée.  Carrie était mère de trois enfants, sœur et amie.  Elle était connue comme une femme remplie de joie de vivre et très attentive à la sécurité et le bien-être de ses enfants. 

Pour chaque nom, une bougie a été allumée, comme le veut une tradition maintenant bien installée à l’Î.-P.-É.  

Par ailleurs, les participants à la cérémonie ont aussi reçu un cadeau précieux sous la forme d’une chanson composée spécialement pour l’occasion par Joyce Gill, qui est venue la présenter.  Dans cette chanson, Joyce Gill en appelle à un monde idéal où il n’y aurait ni guerre ni violence.  


Nathalie Malo, présidente d’Actions femmes Î.-P.-É.,a allumé une chandelleen mémoire d’une des victimes de Polytechnique ainsi qu’en mémoire d’une des dix femmes tuées à l’Île depuis 1989.


Joyce Gill a composé une chanson spécialement pour la cérémonie du 6 décembre à Cap-Egmont.

- Par Jacinthe Laforest

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