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13 mars 2024 Par Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
Marie-Linda Lord est professeure en information-communication à l’Université de Moncton. (Photo : Gracieuseté)

L’Initiative de journalisme local vient d’être prolongée de trois ans. Ce programme de financement fédéral permet aux journaux francophones en situation minoritaire, comme La Voix Acadienne, d’embaucher des journalistes. Il leur permet aussi de traiter d’enjeux dont ils ne parleraient pas autrement, faute de moyens humains et financiers.

«Une presse libre et indépendante est essentielle pour informer, engager et unir les Canadiens et Canadiennes», déclarait la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, le 1er mars dernier. 

La ministre fédérale venait d’annoncer la prolongation jusqu’en 2027 du programme gouvernemental d’Initiative de journalisme local (IJL). Elle octroyait à cet effet un montant de 58,8 millions de dollars. 

L’annonce porte l’enveloppe totale consacrée à cette initiative à 128,8 millions de dollars sur 8 ans, soit depuis son lancement en 2019. Pour garantir une presse libre et indépendante, Ottawa confie l’administration du programme à des organismes sans but lucratif.

«C’est une extrême bonne nouvelle, le Consortium a travaillé très fort pour ce renouvellement. Nous sommes intervenus auprès de nos députés pour faire avancer le dossier», réagit Marcia Enman, directrice de La Voix acadienne, l’un des nombreux journaux qui bénéficient de l’initiative. 

Grâce aux fonds d’Ottawa alloués entre 2022 et 2023, les journaux francophones en situation minoritaire ont pu embaucher ou maintenir en poste 161 journalistes. Des communautés autochtones et 2ELGBTQ+ ont également pu profiter de l’initiative. 

Marcia Enman est directrice de La Voix acadienne, l’un des journaux qui bénéficie de l’Initiative de journalisme local. (Photo : Gracieuseté)

Faciliter la prise de parole citoyenne 

«Les articles IJL nous permettent d’ajouter du contenu différent par rapport à ce que nous avons l’habitude de faire, de traiter de sujets d’importance publique pour les populations francophones», affirme Marcia Enman. 

Marie-Linda Lord, professeure en information-communication à l’Université de Moncton, loue également l’initiative : «Elle permet d’assurer la présence journalistique dans de petits milieux mal desservis, d’assurer le dynamisme et l’épanouissement de communautés avec peu de ressources.»

La spécialiste s’inquiète à cet égard du recours croissant aux agences de presse qui adoptent souvent les mêmes angles et les mêmes sources. 

À ses yeux, l’initiative permet au contraire une «couverture plus diversifiée au plus près des communautés».

«C’est une manière de lutter contre les déserts d’informations. C’est d’autant plus important dans une période où le nombre de journalistes diminue fortement», poursuit Marie-Linda Lord. 

Elle évoque les compressions budgétaires et les réductions de personnel avec presque 8 000 postes supprimés au Canada depuis janvier 2023. 

Dans ce contexte de crise des médias, le journalisme local joue un rôle clé pour préserver la démocratie, selon Marie-Linda Lord. 

«Les médias locaux permettent aux citoyens de s’exprimer et de participer à la vie citoyenne plus facilement, considère-t-elle. Ils suscitent aussi des débats constructifs au sein des communautés.»

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