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04 novembre 2014
Le 5 novembre 2014

Brian Gillis, ancien architecte, croit qu’il est encore possible d’atteindre un compromis dans le dossier du Centre Belcourt.


Le diocèse de Charlottetown reste ferme sur son intention de construire un nouveau centre de spiritualité en lieu et place du Centre Belcourt, qu’il juge désuet.  Le jeudi 30 octobre, le diocèse a tenu la première de trois réunions d’information.  Selon le format prévu, les gens devaient circuler pour regarder les plans et dessins d’architectes produits récemment, et repartir sans avoir pu poser des questions.  

Bien vite, les gens sont entrés en grand nombre et ont commencé à ajouter des chaises au centre de la pièce pour s’asseoir, dans l’attente d’une présentation un peu plus formelle.  Le porte-parole du comité consultatif, Gerald Gabriel, a finalement pris la parole, tout en maintenant qu’il ne faisait pas une «présentation».

Selon ses dires, le Centre Belcourt, qui appartient au diocèse depuis plus de 30 ans, est très utilisé.  «Pour réserver une fin de semaine, il faut s’y prendre un an d’avance.  C’est un lieu très apprécié parce qu’il est situé proche d’une église, qu’il se situe loin des distractions de la ville, et que les gens peuvent y passer du temps de qualité.  C’est un centre qui accueille autant les catholiques que les gens d’autres confessions religieuses, et même, des gens qui ne croient pas dans la religion», dit Gerald Gabriel dans sa «non-présentation».  

Il a aussi dit que le diocèse n’aurait jamais initié ce projet s’il n’avait pas reçu en héritage une somme substantielle spécifiquement pour construire un centre de spiritualité de qualité pour l’Île.  Le don provient de Owen et Mary Kelly, anciennement de Summerside, qui sont décédés en laissant une somme considérable au diocèse.  

Devant cette opportunité, le Centre Belcourt, qui était pourtant très fréquenté, est tout à coup devenu inutilisable, dangereux, et non adapté aux besoins des nombreux clients, d’où le besoin de construire à neuf.  

«Selon les avis des consultants, rénover le Centre Belcourt coûterait très cher, mais le principal problème serait que, pendant les travaux, les clients en quête de paix et de spiritualité n’auraient nulle part où se réunir», a indiqué M. Gabriel.  

Selon ce que le diocèse propose, le nouveau centre serait construit en arrière du Centre Belcourt actuel, décalé en direction du Barachois Inn, vers la gauche lorsqu’on le regarde de face.  Présentement, l’espace libre est limité par le cimetière, et par l’intention de la paroisse d’en ouvrir une nouvelle section, vers l’arrière du Centre Belcourt. 

Selon les plans présentés, dès que cette nouvelle construction sera prête à accueillir les clients, le Centre Belcourt sera démoli pour faire place à un stationnement.  Le tout aura une allure moderne et proprette.  

Plusieurs personnes ont posé des questions, mais le commentaire qui a laissé l’impression la plus durable est venu d’un architecte à la retraite, Brian Gillis, qui croit quant à lui qu’il y a encore de la place pour arriver à un compromis.  «Ce que je veux surtout dire, c’est que ce n’est pas parce que l’on construit quelque chose de neuf qu’il faut absolument démolir l’ancien.  Ce n’est pas automatique», a-t-il dit.  

Selon lui, l’esprit de ce lieu mérite plus de respect que le diocèse semble prêt à lui en accorder.  

Judy MacDonald, qui a, avec son mari, restauré une vieille demeure pour créer le Barachois Inn, et qui a été sur la ligne de front pour la restauration de la Banque des Fermiers, voit le Centre Belcourt de sa belle demeure.  «Ce building a l’air bien solide.  Le toit est droit, les murs sont droits.  Oui, c’est sans doute vrai qu’on doit y faire des travaux pour relever le niveau de confort et de sécurité, mais je suis certaine qu’on y arriverait.  Regardez ce qu’on a pu faire avec la Banque des Fermiers», a-t-elle confié. 


Gerald Gabriel, du diocèse de Charlottetown, a confirmé que le diocèse avait l’intention de démolir le Centre Belcourt.

- Par Jacinthe Laforest

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