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15 avril 2015
Le 15 avril 2015

De gauche à droite, Peter Bevan-Baker, chef du Parti vert, Rob Lantz du Parti progressiste-conservateur, Wade MacLauchlan, chef libéral, et Mike Redmond, chef du NPD.


À deux occasions, durant la première semaine de campagne électorale, les quatre chefs ont croisé le fer en public, d’abord le jeudi 9 avril à l’invitation de TIAPEI, pour parler de tourisme, et le samedi 11 avril, à l’invitation de la Home & School Association, qui tenait son assemblée annuelle.  Le débat sur l’éducation, dans un format table ronde comme le premier, devait durer deux heures, mais au bout de moins de 90 minutes, toutes les questions avaient été épuisées, et la modératrice, Marion Murphy, a décidé de ne pas inviter des questions de la salle, parce que ce n’était pas le format auquel tous s’étaient entendus.

En tourisme, plusieurs questions ont porté sur les réalités saisonnières, sur la difficulté de trouver des employés qualifiés et de les conserver passé la fête du travail.  «Les étudiants sont prêts à travailler dès la mi-avril, début mai, mais la saison touristique ne débute qu’à la mi-juin et même plus tard, pour plusieurs opérateurs.  Et nous perdons nos employés à la fin du mois d’août, alors que la saison touristique a tendance à se rallonger durant septembre et même octobre», ont mentionné plusieurs personnes dans la salle.  

Les quatre chefs n’ont pas offert de solution miracle, mais Rob Lantz du Parti progressiste-conservateur a tout à coup lancé l’idée d’adapter le calendrier scolaire et postsecondaire pour accommoder l’industrie touristique.  «C’est peut-être fou comme idée, mais il faut de temps à autre de grandes idées folles pour se démarquer», a-t-il dit, comme pour s’excuser d’avoir exprimé l’idée.  

Le chef du Parti vert, Peter Bevan-Baker, au lieu de saisir une occasion pour ridiculiser un adversaire, a pris la balle au bond, en donnant des exemples de pays où, pour accommoder une industrie quelconque, on fermait les écoles temporairement.  D’ailleurs, nombreux sont ceux qui se souviennent des «congés de la pomme de terre», qui avaient cours à l’automne dans le passé ici même à l’Île-du-Prince-Édouard.  Wade MacLauchlan est le chef du Parti libéral et à la dissolution du gouvernement, il était le premier ministre.  Toutes ses réponses ont été teintées par cette «aura» de parti au pouvoir.  «Je ne peux pas promettre que nous allons investir plus en promotion touristique que nous ne le faisons maintenant.  Mais je peux m’engager à mettre le plus de ressources possible», a-t-il indiqué.  

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Mike Redmond, a été le seul à dire qu’il rétablirait un système de crédit d’impôt pour les productions cinématographiques.  

À plusieurs reprises, les chefs ont appuyé les affirmations de leurs adversaires, surtout d’ailleurs, entre le Parti vert et le Nouveau Parti démocrate, qui préconisent tous deux une forme ou une autre de revenu garanti, pour donner aux citoyens la liberté de choisir leur domaine de travail, que ce soit en tourisme ou ailleurs, sans se préoccuper d’accumuler des heures.  

En éducation, encore là, les chefs ont illustré à quel point leurs idées pouvaient être complémentaires les unes des autres.   Cependant, l’aura du parti au pouvoir a une fois de plus teintée les réponses de Wade MacLauchlan.  

«De dire que je ferais telle chose et telle chose, ce serait injuste.  Nous avons des commissions scolaires qui sont autonomes pour une grande part.  Nous avons un ministère, une association foyer-école très active.  Je peux dire que nous allons travailler ensemble», a indiqué M. MacLauchlan plusieurs fois durant la discussion, entre autres à une question sur la fermeture d’écoles, alors que les progressistes-conservateurs de Rob Lantz promettent un moratoire sur la fermeture d’écoles en milieu rural.  

Selon M. Lantz, ainsi que Peter Bevan-Baker des verts et Mike Redmond du NPD, l’avènement d’Internet et ses possibilités, du moment que la vitesse est égale partout, permettrait même de renverser la vapeur et de créer des écoles beaucoup plus petites et moins «industrielles», un modèle qui, selon M. Bevan-Baker, a fait son temps.  

Une seule question concernant l’éducation en français a été posée et elle était tellement floue que les chefs n’ont pas su comment y répondre directement.  Le seul qui a fait directement référence au système français est Wade MacLauchlan, qui a rappelé que le système en vigueur à l’Île découle de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.  

D’autres sujets qui ont été abordés incluent les tests standardisés, la mise en place d’un programme universel de petit déjeuner et de repas du midi à l’école, des commissaires élus à l’English Language School Board, la composition des classes, l’embauche d’enseignants, et les services de santé mentale.  


La modératrice du débat sur l’éducation, Marion Murphy, a choisi de ne pas laisser les gens dans la salle poser des questions, même s’il restait du temps à la fin des questions officielles.



- Par Jacinthe Laforest

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