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18 novembre 2014
Le 19 novembre 2014

Prenant tout le monde par surprise et même ses collègues, qui ont été informés de ses intentions 15 minutes au préalable, le premier ministre Robert Ghiz a annoncé, sur le coup de 13 heures le jeudi 13 novembre, son intention de démissionner.  

Les rumeurs de maladie, d’opportunités au fédéral, et d’autres natures ont commencé à fuser, toutes démenties par le premier ministre.  En entrevue au lendemain de son annonce, M. Ghiz a été catégorique : il n’est pas malade et il n’a pas démissionné pour se présenter au fédéral.  «Je ne me présenterai pas aux prochaines élections fédérales», a-t-il garanti.  «Je n’ai vraiment pas l’intention de me lancer dans une nouvelle course, d’assister à des réunions tous les soirs.  Si je démissionne, c’est surtout que je n’ai plus la passion qui me stimulait au début de ma carrière.  Le feu n’est plus là.  Cela fait 12 ans que je suis en politique.  Ma situation personnelle a changé avec ma vie de famille.  C’est le temps de laisser la place à quelqu’un d’autre», a indiqué le premier ministre.  

Interrogé sur l’identité de qui ce quelqu’un d’autre pourrait être, M. Ghiz a refusé de répondre.  «Ce n’est pas à moi de nommer mon successeur.  Il va y avoir une course au leadership et un nouveau chef sera choisi à la fin de l’hiver.  J’ai confiance qu’il y a des personnes très qualifiées dans mon entourage pour rendre la relève.  Les sondages sont bons pour nous en ce moment, et je pense que nous pouvons rester au pouvoir.»

Interrogé sur sa plus grande réalisation, M. Ghiz mentionne le système des maternelles, intégré en 2010.  «L’investissement dans la petite enfance et dans la prochaine génération, c’est très bon.  Et aussi, nous avons créé un climat qui a permis de créer des emplois.  Il y a plus de gens que jamais auparavant qui travaillent.  J’ai aussi eu à prendre des décisions difficiles, comme la fermeture de petites écoles et les changements de
vocation des hôpitaux.  C’était des décisions nécessaires qui n’ont pas été très populaires.  En anglais, il y a une expression qui dit Good policy makes bad politics, et c’était un peu ça.»

Le premier ministre est aussi très fier de la Loi sur les services en français, promulguée le 14 décembre 2013, et de ce qu’il a accompli pour la communauté francophone, incluant l’école Saint-Augustin à Rustico, qui a été construite durant son mandat, pour laquelle il a fait la première pelletée de terre au début de la construction, et l’ouverture officielle.  

«Les relations sont très bonnes avec la communauté francophone et je pense que cela va se poursuivre», dit le premier ministre qui a même laissé entendre que le départ d’Aubrey Cornier de son équipe avait été une perte. 

Aubrey Cormier, devenu depuis directeur général de la Société Saint-Thomas-d’Aquin, sent que la communauté acadienne et francophone est sur le point de perdre un allié, avec le départ de Robert Ghiz.  «Je l’ai côtoyé de près et je sais qu’il a eu à cœur de laisser sa marque pour le bilinguisme et la francophonie dans la province», a dit M. Cormier.  

La session des travaux à l’Assemblée législative qui a débuté le 12 novembre sera la dernière du premier ministre Ghiz.  Il prévoit que ce sera une session très courte, peut-être même juste deux semaines, pour présenter ce qui presse le plus, afin de poursuivre au printemps, avec un nouveau premier ministre.  

- Par Jacinthe Laforest

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