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18 novembre 2015
Le 18 novembre 2015

Jean Côté, de la Gaspésie, représentait le regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie et de la Baie des Chaleurs.

Selon un des organisateurs du second symposium sur le homard, Marc Lanteigne de Pêches et Océans, les captures de homard n’ont jamais été aussi bonnes depuis qu’on les mesure, c’est-à-dire depuis 100 ans.  

«Sur l’ensemble de l’aire de distribution du homard américain, qui inclut la Nouvelle-Angleterre et la Côte Est du Canada, les débarquements sont meilleurs que jamais», a dit le scientifique.  

Ce symposium, au début du mois de novembre à Charlottetown, avait pour thème les changements climatiques et leurs impacts sur la ressource et sur l’industrie.  Sur les trois jours du symposium, un très grand nombre de scientifiques et d’analystes ont fait des présentations.  

«Une rencontre comme celle-ci nous permet de nous mettre à jour dans les connaissances sur le homard, surtout dans le contexte des changements climatiques.  C’est une ressource précieuse par elle-même, mais surtout, il faut bien le dire, en raison de sa valeur économique.  Si le homard était une petite bête sans valeur, on s’en préoccuperait beaucoup moins», a laissé entendre M. Lanteigne.  

Les effets des changements climatiques dans l’aire de distribution visée se font déjà sentir.  Arnault Lebris, du Gulf of Maine Research Institute à Portland (où a eu lieu le premier symposium sur le homard) a raconté comment, en 2012, l’eau est devenue plus chaude beaucoup plus tôt dans la saison et elle est restée à cette température plus longtemps.  «Les homards sont arrivés de leur migration trois semaines plus tôt que d’habitude et malheureusement, l’industrie n’était pas prête.  On a donc compris qu’il était temps qu’on commence à comprendre l’impact des changements climatiques», a indiqué le scientifique.  

Son travail consiste à recueillir des données afin de créer des modèles de prédiction.  «Cela nous sert à gérer la ressource et notre exploitation de la ressource à long terme.  Cela nous montre aussi que le Canada est en train de devenir le centre de l’aire de distribution du homard américain, à cause justement du réchauffement de l’eau», a indiqué M. Lebris.  

Les débarquements de homard de l’automne 2014 dans la zone de pêche 25 étaient de 5 554 881 de million de livres de plus qu’en 2013, pour une valeur de 20,7 millions de dollars pour la pêche d’automne et une valeur totale de 114,8 millions de dollars, en incluant la saison du printemps.  

Jeff Malloy, président du Conseil canadien du homard (Lobster Council of Canada), soutient que le homard pourrait rapporter beaucoup plus si l’industrie était organisée de façon différente.  

«Présentement, nos usines reçoivent de grandes quantités de homard en peu de temps et il faut le traiter très rapidement, pour pouvoir s’occuper du prochain débarquement.  Nous ne sommes pas équipés pour faire des produits à valeur ajoutée avec les carcasses et autres parties moins nobles du homard.  Nous les vendons au rabais à des producteurs d’autres pays qui font de l’argent que nous-mêmes pourrions faire, si nous fonctionnions de façon différente» a expliqué Jeff Malloy, qui est aussi le gérant de la Coopérative des pêcheurs l’Acadienne à Abram-Village.  

Jean Côté, de la Gaspésie, représentait le regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie et de la Baie des Chaleurs.  Dans leur région, depuis 2012, on travaille sur la traçabilité du homard.   

«Chaque pêcheur a sa propre étiquette qu’il attache aux pinces du homard.  Cette étiquette suit le homard partout jusqu’à l’assiette du consommateur.  Les pêcheurs reçoivent des courriels de gens qui ont mangé leurs homards, pour leur dire qu’ils étaient bons.  C’est une façon de relier le pêcheur au client et ça marche».

Le symposium sur le homard a lieu tous les deux ans et alterne entre les États de la Nouvelle-Angleterre et du Canada atlantique.  Le prochain sera vraisemblablement à Portland.  


Marc Lanteigne de Pêches et Océans, l’un des organisateurs du second symposium sur le homard.

- Par Jacinthe Laforest

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